où l'âge de déraison
Sayaka, suffoquant dans un métro bondé de monde, ferme les yeux, et
quand elle les rouvre, se retrouve dans une barque flottant au dessus
d'une ville de Tôkyô inondée par les eaux.
Shirô, quant à lui, fuit
ses tourments amoureux et l'incompréhension de ses camarades de classe
en se passionnant de plus en plus par la gigantesque fourmilière
artificielle qu'il entretient dans sa chambre.
Pour surmonter comme
elle peut un drame familial qu'elle a vécu quand elle était petite,
Saki, accompagnée de son sceptre magique, agit comme si elle était la
petite sorcière du dessin animé qu'elle regardait par le passé.
Alors
qu'elle suit un régime draconien, Asami finit par craquer en décidant
de dévorer tous les gâteaux du monde pour éviter que ceux-ci, en
réalité des extra-terrestres, n'envahissent la Terre en 2021.
Bien
d'autres histoires au fond tout aussi décalé sont au rendez-vous, et
dans chacune d'elles, les auteurs mettent en avant des sujets variés
comme l'absentéisme en cours, le souci de l'apparence, les brimades et
l'incompréhension des autres, les drames familiaux, l'apparent manque
de considération d'une mère pour son enfant, la perte d'un ami, l'échec
scolaire... avec, à la clé, des conclusions différentes: si certains
adolescents semblent parvenir à revenir à la réalité pour tenter
d'évoluer et de devenir plus adulte, d'autres s'enfoncent de plus en
plus dans leur univers imaginaire. Il résulte de tout ceci des
situations variées et subtilement mises en évidence.
*
Commandé par un client qui ne l'a finalement pas pris (il pensait que c'était un roman)... J'ai pu le lire entre deux cartons... Et bien j'ai beaucoup aimé... Plusieurs de ces histoires m'ont profondément touchée, émue... J'ai aimé comment les auteurs ont traité cette période bancale de l'adolescence où l'on se cherche, où l'on se sent si fragile, où, juste avant de basculer du côté des adultes, on aimerait finalement retourner dans le cocon rassurant de l'enfance... Mais n'est-ce pas un désir qui nous anime encore et encore, alors que devenus de vrais grands adultes, nous sommes si nostalgiques de cette période insouciante que nous nous émouvons de retrouver nos vieux livres, les tasses de nos grand-mères, nos vieux dessins-animés... ?